Observation des baleines dans la mer des Salish

Par Nora McCallum, B. Sc., CIMA, en collaboration avec la Saturna Island Marine Research and Education Society (SIMRES)
Il y a quelque chose d’unique dans ce sentiment universel de joie et d’émerveillement que nous ressentons lorsque nous croisons des baleines. On ne se lasse jamais de l’excitation ressentie à la vue d’un groupe d’épaulards nageant à la surface et émettant leur incomparable « FWOOSH » en expirant, ou à l’écoute de leurs sifflements et clics pulsés, apparemment toujours joyeux, sur le système audio. Les épaulards ne passent jamais inaperçus dans l’eau, mais leurs appels sont étouffés par le bruit intense et croissant qui résulte de l’augmentation du nombre de personnes vivant et travaillant autour de la mer des Salish.
Nous nous inquiétons tous pour leur avenir, car ils risquent de commencer à éviter leurs repaires habituels, en s’éloignant vers des zones plus calmes où la chasse est meilleure. Dans un scénario plus tragique, ils pourraient disparaître complètement.
Que pouvons-nous y faire?
Comment pouvons-nous même connaître toute la portée de nos comportements sur ces animaux? Ces questions sont au centre des préoccupations de nombreux groupes de personnes dévouées, ici dans la région de la mer des Salish, qui se consacrent à leur étude depuis de nombreuses années. Ce groupe dévoué et diversifié comprend notamment la Saturna Island Marine Research and Education Society (SIMRES), le Southern Gulf Islands Whale Sighting Network (SGIWSN), le groupe de recherche de Ruth Joy, Ph. D., de l’Université Simon-Fraser, le Coastal and Ocean Resource Analysis Lab (CORAL) de l’Université de Victoria (UVic), le Port de Vancouver, le ministère des Pêches et des Océans et Transports Canada.
Transports Canada a entrepris de créer des zones de refuge provisoires afin de fournir aux mammifères marins des aires protégées leur permettant de se déplacer en toute sécurité lorsqu’ils transitent par la mer des Salish.
Cette mesure a-t-elle aidé?
Les données enregistrées au cours des deux dernières années ont permis de mieux comprendre les effets de ces zones de refuge provisoires. De juin à août 2020, 51 observations séparées et distinctes de baleines ont été faites dans la zone de refuge provisoire du passage Boundary, dans la mer des Salish. Depuis cet été, on assiste à une explosion des signalements dans cette même zone, à raison de plus de 500 observations entre juin et août 2022. Cette tendance est encourageante, mais il est toujours possible de faire mieux! Il reste de grandes questions auxquelles la science et les données doivent nous permettre de répondre.
Les groupes dévoués de partenaires collaboratifs continuent à chercher des réponses à ces questions en utilisant des hydrophones, des enregistrements d’observations visuelles, des télémètres LASER pour déterminer la position exacte des baleines et des caméras infrarouges pour enregistrer des vidéos de l’activité des baleines.
Regard vers l’avenir
Nous continuons à scruter et à écouter la mer pour capter l’un de ces moments de surprise et de plaisir où les baleines nous font l’honneur de leur présence en passant près de nous. La possibilité de les observer dans leur environnement naturel et d’enregistrer ces observations garantit une coexistence durable dans la mer des Salish pour les générations à venir.